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"et la planète sauta"
Édition Le portulan - 25 juillet 1946
Résumé :
    10 novembre 1925. Un astéroïde traverse le ciel de la Sologne. Deux jeunes hommes, Paul Devraigne et Léon Grif, qui rentrent d'une partie de chasse, aperçoivent l'objet et le voit disparaître non loin d'eux. Le lendemain, ils partent à la recherche de l'aérolithe et découvrent alors un énorme rocher qu'ils transportent chez eux pour l'examiner. Des parties métalliques sont mises à jour laissant finalement apparaître une sorte de coffre dans lequel ils découvriront ce qui semble être des bijoux, puis des machines inconnues et des films holographiques racontant des morceaux d'histoires d'une civilisation extra-terrestre.
    Malgré la barrière de langage, Devraigne et Grif tous deux orientalistes, aidé par le professeur Clavel, vont déchiffrer les documents durant plus de vingt années et remettre le message au monde savant.

    La deuxième partie du roman décrira cette traduction et présentera la destinée auto-destructrice d'une planète nommée : Rhama.

Critique :planete-j
    Écrit sous le pseudonyme de B.R. Bruss, ce premier roman de science-fiction, malgré ses 60 ans, garde intact le message qu'il veut faire passer. Il s'agit là d'une tragédie, au sens propre; nous savons donc que cela se terminera mal. L'intérêt sera donc dans le chemin que l'on prendra pour en arriver à cette fin annihilatrice.
    Et même si le style est assez maladroit dans la première partie du roman, avec des phrases à tournures étrange, le style va subitement évoluer dans la deuxième partie; peut-être de part sa forme de journal de bord. Il est courant, chez Bruss, de trouver un début de roman relativement peu bien écrit et de constater une franche amélioration au cours du récit, comme si l'auteur écrivait le roman d'une traite et arrivait à trouver un rythme plus naturel et efficace.
    On note aussi que pour ce premier roman de fiction, il utilise ici pour la première fois, la construction du récit dans le récit; technique qu'il utilisera à maintes reprises.
    Bruss à été marqué par les événements historiques récents : la deuxième guerre mondiale et l'utilisation de l'arme nucléaire. Il lira sans aucun doute des revues scientifiques et utilisera ses découvertes pour ce roman; tel la loi de Bode, les inventions futuristes comme la visio-conférence et même les films en 3 dimensions avec couleurs et sons. Si il n'a pas lu de telles revues, alors son génie créatif est déjà né.
    L'histoire qui nous est contée, s'attarde finalement plus sur cette recherche frénétique du savoir ultime. La société Rahméenne sait déjà prolonger la vie jusqu'à 120 ans et pense pouvoir l'augmenter quasi indéfiniment; Les esprits sont capables de penser 6 choses en même temps. Le progrès est l'essence même de vie. Pourtant les recherches sont aussi axées sur des moyens de destruction massif (avec le dragorek - l'équivalent de la bombe atomique) mais aussi, et surtout, la machine que construit le personnage nommé Rahars, capable d'inscrire toute une science ou toutes connaissances dans un cerveau. Ainsi, si la machine semble merveilleuse de part son idée, son utilisation en sera toute autrement : pouvoir ultime d'une propagande, machine à laver les cerveaux d'une population entière. Bruss nous alerte : "Il faudrait mettre des écluses au torrent des découvertes".
    Le roman est bourré d'idées ingénieuses issues d'un futur qui ressemble (ressemblera ?) au notre. Et cela fait peur. Bruss réussit son pari. Le titre du roman est clair. Le récit et sa finalité, aussi.
    "Ne laissons pas, nous, s'éteindre le flambeau que la vie nous a confié".

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Note bibliographique :

    L'édition originale parue aux éditions "Le portulan" en 1946 se rencontre avec 2 ou 3 présentations. Une avec jaquette, une autre libérée de sa jaquette et une troisième accompagnée d'un bandeau annonce.




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"L'apparition des surhommes"
Éditions Jean Froissart - 1953
Résumé :
    Un étrange phénomène se produit dans le canton de Neuchâtel, en Suisse, le 9 mai 1967. Un  mur invisible semble s'être matérialisé. Il s'avère être circulaire, isolant ainsi toute une zone avec sa population. Même le son ne le traverse pas. Après  analyse, on se rend compte qu'il s'enfonce profondément dans le sol et monte très haut dans le ciel. Rien ne semble pouvoir le briser. Quelques jours plus tard, ce mur change d'aspect pour devenir d'une couleur rosée.
Des témoignages étonnants circulent, dont celui d'un enfant ayant vu deux anges tournoyer dans le ciel au dessus du canton isolé. Pendant ce temps, le cône s'agrandit, "capturant" plus de monde et d'espace.
    Les autorités décident d'utiliser les grands moyens pour pénétrer le cône avec l'arme atomique, mais en vain.
    Puis,
des vaisseaux de formes parallélépipédiques apparaissent dans le ciel. La panique s'empare des populations. Une voix annonce vouloir prendre contact avec les autorités et impose que celles-ci remettent les plus prestigieuses œuvres d'art sous vingt-quatre heures. Les autorités cèdent avec raison : ceux qui viennent d'ailleurs ayant démontré une puissante force destructrice dans d'autres pays.
app    C'est ici que commence le récit d'un homme ayant infiltré les vaisseaux et la zone occupée. Il se nomme Georges Bardin et il a côtoyé ces êtres surpuissants; Ce sont des surhommes; on les nommes les Agoutes.   

Critique :
    Deuxième roman de genre, cette "apparition" est toujours un roman qui dénonce. Toutefois, ici, l'arme atomique est utilisée et peu importe les dégâts co-latéraux qu'elle peut engendrer. Nous sommes dans une autre idéologie.
    Roman paru en 1953, il rappel avec force un passé très proche. Le mur invisible qui isole une zone et ses habitants, la réquisition des œuvres d'arts, évoquent immanquablement une "occupation". Première partie du roman: point de vue de "l'occupé", qui découvre qu'une annexion a lieu.  Dans un deuxième temps, ce "mur", cet isolement d'une zone et ses habitants, devient anodin. C'est comme ça; nous vivons avec. Puis, nous changeons de point de vue en étant au sein des "occupants". Le discours change; une longue mise en situation évoluant page après page, nous présente et révèle la vrai nature des ces "occupants". Bruss nous fait découvrir avec lenteur et évolution (maître-mot de l'histoire) l'environnement, le décors, pour finir par  montrer et expliquer qui sont ces "occupants". Là où nous pensions avoir affaire à des extra-terrestres, des humains très évolués prennent place. Même si ils semblent l'être, leur intelligence et connaissance, ne vont pas pour autant les faire apparaître comme des sages. La mort de millions de personnes ne les gène pas; ils ne s'en soucis même pas. Les sentiments semblent être absent. Le thème du surhomme peut bien évidemment faire aussi référence à un passé proche. Ici, des humains sont capturés, mais uniquement ceux ayant des capacités intellectuelles suffisantes. Thème de l'eugénisme largement abordé et exploité, sans pour autant l'écrire noir sur blanc. Toutefois, la supériorité de ces surhommes, n'en est qu'intellectuelle  et sa nature vindicative et prétentieuse lui causera sa perte. Bruss dénonce aussi ce goût du pouvoir que certains hommes auront. Cette envie de dominer, d'être supérieur, de goûter à la toute puissance. En nous montrant la face dite supérieure, Bruss nous explique que celle-ci n'en est pas moins humaine.
Le surhomme n'est qu'un homme, avec ses qualités et ses défauts.
    Outre l'apparition des surhommes, il y a aussi dans ce roman l'apparition d'un thème que Bruss ré-utilisera très souvent: celui de l'amour impossible entre un homme (le héros) et une femme. Il y a toujours un obstacle de nature surnaturel pour empêcher cet amour de se perpétuer. Malédiction omniprésente.
    Notons que la couverture de l'édition originale, bien qu'étant superbe, n'a aucun rapport avec le roman. Les éditions Jean Froissart ayant de grosses difficultés financières, le n°2 de la collection annoncé en 4ème de couverture "La guerre des soucoupes" paraîtra dans la collection "Anticipation" au Fleuve Noir, où Bruss fera la carrière que l'on sait.
    La réédition du roman en 1970, aux Éditions Rencontre, sera "vieillie" par Bruss lui-même, dans les dates, de 20 ans, afin de rester un roman d'anticipation. L'action commencera ainsi dans le futur, en 1987.


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"S.O.S. Soucoupes"
Éditions Fleuve Noir - collection Anticipation n°33 - 1954
Résumé :
    Le 26 Octobre 1961, John B. Clark entre dans le bureau de son supérieur, Mac Vendish, chef des Services Secrets américains pour lui annoncer qu'une soucoupe volante s'était écrasée non loin d'une des stations de surveillance des phénomènes célestes et astronomiques. Les 2 hommes, accompagnés de 3 spécialistes, se rendent sur place. A l'extérieur de la soucoupe gît le cadavre d'un extra-terrestre. Ils pénètrent dans la soucoupe pour y découvrir d'autres corps et une technologie qu'ils ne comprennent pas.
    Quelques semaines plus tard, en Union Soviétique, des soucoupes font leur apparition sur une base ultra secrète. Un scientifique russe, Mikhaïl Azimoff (en fait il est agent secret, se nomme Ralph Clark et33, est le frère de John), informe son frère que les Russes cherchent à négocier avec les extra-terrestres qui se révèlent être des Martiens.  L'objectif du gouvernement russe est de proposer un échange de technologie, dans le but de surpasser les États-Unis dans la course à l'armement et à les vaincre.


Critique :

    Première partie d'un roman en 3 tomes (à suivre dans "La guerre des soucoupes" Anticipation n°40, puis dans "Rideau magnétique" Anticipation n°65), ce roman se distingue des 2 précédents par le fait que le sujet aborde, au sein de la guerre froide, l'ambition militaire de l'Union Soviétique et ce qu'elle est prête à faire pour gagner. Et si ces derniers sont présentés comme les "méchants", les États-Unis n'auront aucun scrupule à utiliser la bombe atomique dans une description des plus rapides, des plus simplistes, et, plus effrayant, des plus naturelles, par l'auteur. Le discours de Bruss au travers de ses 2 précédents romans ("Et la planète sauta" et "L'apparition des surhommes"), grand prêcheur de la paix et dénonciateur de l'utilisation de la bombe sur Hiroshima et Nagasaki, à totalement disparu. Pourtant ce roman devait paraître aux Éditions Jean Froissart en tant que "n°2" de la collection "Temps Futurs", après "L'apparition des surhommes". On peut penser que le changement d'éditeur, à fait modifier le style de "S.O.S. Soucoupes" afin qu'il soit adapté au lectorat et au "moule" de la série "Anticipation".
    Bruss utilisera l'idée technologique de déplacement des soucoupes extra-terrestres grâce au champs magnétiques, idée répandue en
scullyFrance dans l'ouvrage de Frank Scully
(1) "Le mystère des soucoupes volantes" (2).
    Il rend aussi certainement hommage à deux célèbres auteurs de science fiction que sont Arthur C. Clark et Isaac Asimov par le double personnage de Ralph Clark / Mikhaïl Azimoff.
    Quoi qu'il en soit, la lecture en est agréable, même si quelques passages restent trop calmes. La verve, le côté percutant et dénonciateur des ses 2 précédents romans en est totalement absent et nous laisse donc en présence  d'un roman d'espionnage avec des extra-terrestres, et d'une caricature poussée à l'extrême d'un système soviético-communiste.

n.b.: adapté en bandes dessinées dans la série "Sidéral", n°37, en 1974. (cf page "adaptations-bd").

(1) Frank Scully, qui à été l'un des premiers auteurs à écrire un livre-document sur le sujet extra-terrestre, donnera sont nom à Dana Scully, dans la série de télévision "X-files" de Chris Carter.
(2) Roman paru en France en feuilleton dans le journal France Soir, du 27/10 au 06/11/1950 puis aux "Éditions Mondiales" - Del Ducas - Collection galaxie - 1951.

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"La guerre des Soucoupes"
Éditions Fleuve Noir - collection Anticipation n°40 - 1954
Résumé :40
    1965: Le grand savant Russe: le professeur Kérounine et sa fille Olga sont arrêté par la police soviétique vraisemblablement pour qu'il les informe sur la fuite de trois savant russes dont Olga Kérounine. Ils sont assignés en résidence surveillée à l'extérieur de Moscou. Le 9 janvier, la ville de Moscou est attaquée par une force mystérieuse. Une grande partie de la ville est détruite; les communications avec l'extérieur sont coupées. Pour le public et les média, ce sera officiellement une pluie de météorites; officieusement, les quelques personnes aptes à comprendre la nature de l'attaque, savent que les Martiens sont de retour et qu'ils cherchent à se venger. Une alliance entre la Russie et les États-Unis se met en place afin de pouvoir optimiser les forces. Ils décident de mettre en place une barrière électro-magnétique à l'échelle terrestre afin de désactiver toutes soucoupes passant dans son champ. Le temps est compté pour l'espèce humaine; espèce que les Martiens sont décidés à anéantir.

Critique :

    Après un premier roman plus "politique", Bruss laisse place à l'action. Il n'y a plus de problème de compréhension de la technologie martienne: les secrets technologiques sont découverts en un temps record permettant de mettre en place la description guerrière entre les deux planètes. Beaucoup plus visuel que S.O.S. Soucoupes, on peut rêver d'une adaptation cinématographique, en particulier de la bataille au dessus du village de Malmorj.

    Bruss  évoque la date du 26 octobre 1964 (et non 1961 comme dans le premier roman) pour l'apparition de la première soucoupe dans "S.O.S. Soucoupes". Possible coquille.
    Comme dans la première partie, le soucis nucléaire n'est plus à l'ordre du jour, bien au contraire, c'est une arme efficace contre l'envahisseur. Bruss semble donc se soucier pleinement du lectorat. Ses idées changent. Les personnages sont empruntés d'un patriotisme à toutes épreuves. Et les dissensions politiques entre les deux pays que sont l'U.R.S.S. et les U.S.A. s'envolent en deux secondes pour faire face à l'adversité. Les autres pays du monde, même si parfois mentionnés, n'existent pas réellement dans ce conflit, que seuls les deux "grands" peuvent gagner, grâce à leur alliance, leur courage, leur bravoure. C'est finalement un grand message de paix que nous donne ici Bruss; tout en maintenant d'actualité le proverbe "si tu veux la paix, prépare la guerre", ici, avec les armes atomiques.

n.b.: adapté en bandes dessinées dans la série "Sidéral", n°43, en 1974. (cf page "adaptations-bd").

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"Rideau Magnétique"
Éditions Fleuve Noir - collection Anticipation n°65 - 1956
Résumé :40
    Nous sommes à l'aube du 2ème millénaire. 35 années ont passées depuis l'attaque martienne. La vie sur terre est un paradis. La population se prépare à fêter avec grandeur cette nouvelle année, toute chargée de symboles.
    Dans l'espace, des navettes surveillent un rideau magnétique qui entoure la terre. Ce rideau, apparu il y a plus de 25 ans, sans que l'on ait pu expliquer son origine,  empêche les navettes terrestres - qui sont propulsées à l'aide de la technologie martienne - de s'aventurer dans l'espace sous peine d'être désactivées. Par ailleurs, ce mur reste aussi une formidable protection contre une éventuelle attaque martienne.
    Mais en ce 31 décembre, l’inquiétude reprend le dessus: le mur semble avoir disparu.
    Sur la lune, base avancée et de recherche, on exploite un nouveau matériau radio-actif sur une montagne rouge. Mais cette dernière change subitement de couleur.
    Un événement d'une ampleur inimaginable est en train de se produire.

Critique :

    Plus percutant que le deuxième volet, ce troisième et dernier opus de cette saga "martienne" est marqué par son dynamisme et son efficacité. L'action est amenée par un suspens donné dès le début du roman. Quelques brefs rappels nous raccrochent l'histoire avec celle passée 35 ans plus tôt. L'évolution de la situation et l'ampleur qu'elle atteindra est presque sans limite. Une scène (que nous vous laissons découvrir) d'une violence inouïe, malgré sa simple description, donne une responsabilité à l'histoire  et le lecteur ne peut qu'être, ou bouleversé ou mal à l'aise devant ce spectacle impossible. Là encore, on se plaît à en imaginer une adaptation cinématographique.
     Comme de coutume, la fin en est expédiée en quelques pages, comme le veut le "moule" de la collection. Mais comme le lecteur le sait, il en aura encore de plaisir à en découvrir tout le cheminement.
    On notera que pour les habitants de la terre, leur flotte d'aéronefs sont composées de gens issus de différents pays. Des équipages multi-ethniques, comme ce sera le cas, en 1961, dans la série Star Trek. Dans l'adversité, telle la grande guerre de 1965 contre les martiens, les populations avaient fusionnée, donnant ainsi naissance à une seule et même ethnie, celle des terriens.


n.b.: adapté en bandes dessinées dans la série "Sidéral", n°61, en 1976. (cf page "adaptations-bd").

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